« Respire » de Mélanie Laurent • « Les opportunistes » de Paolo Virzì

« La pastille de Marie » sur Radio RP sur les films « Respire » de Mélanie Laurent (Semaine de la critique / Cannes 2014) et « Les opportunistes » de Paolo Virzì
– suivi d’une chronique écrite sur « Respire »–
(Coup de gueule et Coup de coeur! )
Asphyxie
Mélanie Laurent filme un sujet à la mode : la perversion narcissique dans son film Respire qui manque cruellement d’air. Alors que de bons ingrédients sont réunis pour que le film prenne : un scénario plausible et de bonnes comédiennes, la recette est pourtant ratée. Deux adolescentes entretiennent une relation fusionnelle qui va mal évoluer. Ces personnages cousus de fils blancs ne font pas la part belle à la psychologie. Sans aucune subtilité, la dominante et la dominée vont vivre des situations caricaturales dans des scènes vides en substance. L’ennui est palpable et la mise en scène absente. Les plans sans intérêt se suivent et se ressemblent et quand ceux contemplatifs arrivent c’est la surdose inepte dans ce film qui n’avait jusqu’alors aucun parti pris poétique. Filmer des oiseaux qui s’envolent peut faire sens ou être absurde à mauvais escient et c’est ce deuxième choix qui s’impose à nous. De surcroît, cette caméra qui tangue sans merci finit par dégoûter franchement. Quand enfin les liens entre les deux jeunes filles se distendent, le film commence et se poursuit tel qu’on l’imaginait sans la moindre surprise. Alors que la guerre est déclarée, le spectateur a abdiqué depuis longtemps. Excuses faciles pour justifier le comportement d’un personnage, surlignage et symboliques outrancières du rapport vampirique vont nous donner la désagréable sensation de prémâchage. Une histoire qui peine à décoller pour s’écraser immédiatement.
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